À l’abri des projecteurs, le family office de la famille Hermès poursuit sa structuration. Créé en 2022 par plusieurs branches de la dynastie, Krefeld vient de créer une entité distincte, Breithorn Holding, dédiée à la gestion de fonds et d’actifs.
Dirigée par Charles-Henri Chaliac, également à la tête de Krefeld, cette nouvelle structure confirme les ambitions croissantes du family office, tout en restant fidèle à une culture de la discrétion. Les deux entités sont basées à Paris et fonctionnent dans un cadre de gouvernance volontairement fermé, réservé aux descendants d’Émile-Maurice Hermès. Breithorn permet notamment de séparer plus clairement les activités de gestion, de détention et de supervision, une pratique de plus en plus répandue chez les grands family offices européens.
Né dans le sillage de la tentative de prise de contrôle d’Hermès par Bernard Arnault en 2010, Krefeld répond à la volonté des héritiers de mieux coordonner et protéger leur patrimoine hors maison-mère. Cette structuration traduit aussi une volonté de professionnalisation accrue, avec des profils issus du private equity et de la banque d’investissement.
Soutenus par une fortune familiale estimée à près de 160 milliards d’euros et une participation d’environ 67 % dans Hermès International, les héritiers disposent d’une capacité d’investissement significative, renforcée par plus de 5 milliards d’euros de dividendes perçus ces dernières années — un flux récurrent qui favorise une stratégie d’investissement de long terme, peu contrainte par les cycles.
Jusqu’à présent, Krefeld a mené peu d’opérations visibles, avec notamment des investissements dans Albingia et Anjac Health & Beauty, aux côtés de KKR. Son capital autorisé pouvant atteindre 1 milliard d’euros illustre une stratégie patrimoniale progressive et sélective, comparable à celle des family offices les plus structurés, où la discrétion prime souvent sur la fréquence des transactions.