Swiss Life Asset Managers France livre son analyse des enjeux monétaires à venir, alors que la Banque centrale européenne temporise avant une décision attendue en septembre.
Alors que les regards sont tournés vers le discours de Christine Lagarde ce 24 juillet, la BCE s’oriente vers une pause stratégique dans son cycle de baisse des taux. Une décision largement anticipée par les marchés, mais qui soulève de nombreuses interrogations quant à la suite : faut-il s’attendre à une nouvelle détente monétaire dès septembre ?
Swiss Life AM : une baisse probable en septembre
Pour Édouard Faure, Responsable Crédit chez Swiss Life Asset Managers France, le scénario le plus probable reste une nouvelle baisse de taux à la rentrée, sous réserve de la confirmation du ralentissement de l’inflation.
“Nous anticipons une inflation en léger repli, à 1,9 % en 2025, puis à 1,8 % en 2026. Cela laisse de la marge à la BCE pour poursuivre son cycle d’assouplissement, sans prendre de risques excessifs vis-à-vis de sa cible de stabilité des prix.”
Les prochaines publications macroéconomiques, notamment celles liées au pouvoir d’achat et à l’emploi seront déterminantes pour affiner ce calendrier.
La banque centrale devra également composer avec les effets différés de sa politique monétaire passée, dont l’impact sur la consommation reste encore à quantifier.
La question de la fragmentation financière entre les pays de la zone euro pourrait aussi réémerger si les écarts de croissance se creusent à nouveau.
Dans ce contexte, une communication claire et progressive reste un outil stratégique majeur pour éviter toute sur-réaction des marchés.
Une fenêtre d’opportunité pour le crédit
Dans un environnement où les taux pourraient rester bas plus longtemps, les conditions restent globalement favorables au crédit. La demande reste soutenue, y compris sur les segments plus risqués, malgré des résultats semestriels mitigés.
Swiss Life AM souligne néanmoins la nécessité d’une sélectivité accrue :
“Un nouvel assouplissement serait bien accueilli, sauf s’il découle d’une dégradation trop marquée des perspectives macro. Dans ce cas, les spreads pourraient s’écarter sur les signatures les plus fragiles.”
Un contexte international à surveiller
Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Europe, avec un nouveau délai fixé début août, restent sous surveillance. En cas de durcissement, la Fed pourrait être contrainte d’agir plus tôt, influençant indirectement la stratégie de la BCE.
Dans ce cadre, conserver des marges de manœuvre devient essentiel pour la BCE, qui ne peut risquer de déstabiliser les marchés par des mouvements inattendus.
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