En juillet 2025, l’assurance vie a confirmé son statut de placement de référence des ménages français. Avec une collecte nette de 4,1 milliards d’euros, soit plus du double du niveau de l’an dernier (1,8 milliard), elle signe son meilleur mois de juillet depuis 2010. Un résultat largement supérieur à la moyenne décennale (1,4 milliard), qui prolonge un premier semestre déjà exceptionnel.
Des flux largement orientés vers les unités de compte
La vitalité du marché tient en grande partie aux unités de compte (UC). Elles ont attiré +3,5 milliards d’euros en juillet, contre +0,7 milliard pour les fonds en euros. Depuis le début de l’année, elles représentent près de 90 % des flux (+27,2 milliards sur un total de +30,7 milliards). Leur part dans les cotisations atteint désormais 41 %, un record qui illustre la volonté croissante des épargnants de diversifier leur épargne et de profiter d’un environnement boursier favorable.
Entre prudence et recherche de rendement
Derrière ces chiffres se lit un comportement collectif marqué par la prudence. Le taux d’épargne des ménages s’élève à 18,9 % du revenu disponible brut au 2e trimestre, traduisant une volonté de mettre de côté dans un contexte encore incertain : inflation persistante, volatilité des marchés, repli de l’immobilier. L’assurance vie s’impose comme un outil hybride : protection du capital d’un côté, potentiel de rendement de l’autre, notamment via les UC.
Un rôle structurant dans le financement de l’économie
L’assurance vie ne reflète pas seulement les comportements des ménages : elle irrigue aussi l’économie réelle. À fin mars 2025, 64 % des encours étaient investis en titres d’entreprises (24 % en actions, 34 % en obligations, 5 % en immobilier professionnel), tandis que 24 % finançaient directement les États via les obligations souveraines.
Comme le souligne Paul Esmein, directeur général de France Assureurs :
« Sa solidité fait de l’assurance vie non seulement le placement préféré des Français, mais aussi un moteur essentiel du financement de l’économie réelle et des grandes transitions économiques, démographiques et environnementales. »
Un double baromètre : psychologique et économiqueL’assurance vie agit ainsi à deux niveaux :
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comme indicateur psychologique, révélant le degré de confiance et de prudence des ménages,
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comme instrument économique, contribuant au financement durable des entreprises et des États.
C’est cette double dimension refuge individuel et levier collectif qui explique pourquoi, malgré l’évolution du paysage financier, l’assurance vie reste le pivot incontournable de l’épargne française.